Rencontre avec Iliana Yar, photographe engagée

Massages faciaux et exfoliation, ©Iliana Yar

Depuis le retour des vacances de février et jusqu’à fin juin, le lycée accueille une exposition photographique venue de l’autre côté de l’Atlantique, “La belleza, barrio de La Merced” réalisée par la photographe Iliana Yar.
Cette exposition a été mise en place par l‘équipe pédagogique et sert de support aux professeurs d’Espagnol. Elle permet de faire le lien avec les notions de Bac en étudiant la thématique de la ville sous un angle artistique. Les élèves de Terminale qui font Espagnol ont pu échanger avec la photographe.

Iliana Yar

Iliana Yar est une jeune photographe Mexicaine qui vit maintenant en France. L’histoire de la photographe commence avec un cadeau anodin de la part de son père : un appareil photo. “J’ai commencé sans savoir que j’aimerai la photographie, ni même que j’en ferai mon métier” nous confie-t-elle. Après s’être intéressée successivement au cinéma puis à la communication, c’est la photographie qui a finalement séduit Iliana.
Aujourd’hui ses clichés sont très variés : des portraits aux photos de produits, en passant par les concerts ou d’autres projets personnels.

Iliana Yar  ©Iliana Yar

En 2013 la photographe commence son projet « La belleza, barrio de La Merced » (“La beauté, quartier de La Merced” en français). Elle a été exposée pour la première fois en 2016 lors du festival “Jazz à l’Ouest” à Rennes. Depuis son commencement, l’exposition est en perpétuel renouvellement, ce qui permet de proposer quelque chose de nouveau à chaque fois qu’elle est présentée.

« On rencontre la beauté dans la différence et en chacun de nous »

L’exposition traite de la beauté dans le quartier de la Merced, en plein cœur de Mexico. Là-bas, plusieurs boutiques à même la rue proposent des soins esthétiques à des prix défiant toute concurrence. “C’est un thème qui intéresse beaucoup le public français explique la photographe, ça leur semble très rare et très particulier”. Et effectivement, cela produit des scènes que l’on ne voit pas chez nous : masques, épilations et brûlage de graisses à la vue de tous. “Il y a beaucoup d’offres, beaucoup d’options et les soins sont de bonne qualité, mais je ne sais pas si ils sont très hygiéniques.” met en garde Iliana.

À travers son exposition, Iliana souhaite faire réfléchir “je voulais que les gens se questionnent sur ce qui est beau pour chacun de nous, notre conception de la beauté, et critiquer tous les stéréotypes imposés dans le Monde.”.  L’exposition lui permet donc de montrer un visage du Mexique que les étrangers ne connaissent pas, pour contribuer à combattre ces préjugés.“On rencontre la beauté dans la différence et en chacun de nous.” ajoute-t-elle.

Une partie de l’exposition, dans le couloir de la vie scolaire

La Merced

Situé en plein centre historique de Mexico, La Merced se révèle être un quartier assez complexe à saisir. Entre bons et mauvais côtés, ce n’est ni tout blanc ni tout noir. “Il y a beaucoup de délinquance, de prostitution et ça sous-entend beaucoup de mauvaises choses. Mais c’est aussi un quartier très commerçant, beaucoup de gens y travaillent, il y a aussi beaucoup de créativité. Ça implique d’autres choses qui sont bonnes.” explique Iliana.

C’est pour ces raisons que certaines personnes comme Jesús Petlacalco (chroniqueur et historien de Mexico et de La Merced) qualifient ce quartier de «quartier mal compris». “La Merced est considéré comme un quartier dangereux mais il possède aussi ce côté positif que peu de gens connaissent.”  contraste Iliana.

Un monde stéréotypé

En fin d’interview, Iliana évoque les stéréotypes sur le Mexique à travers une anecdote ayant eu lieue au lycée Par exemple, beaucoup d’élèves m’ont posé des questions sur les spécialités culinaires mexicaines. Pour eux il s’agissait de burritos et de chili con carne” dit-elle en rigolant.Et vraiment, ce n’est pas de la nourriture Mexicaine, c’est comme le Tex Mex, c’est plus américain que mexicain ! 😄”  

Outre les stéréotypes culinaires bon enfant, les stéréotypes les plus courants abritent néanmoins une part sombre de vérité : “Il y a aussi de la peur quand on va visiter le Mexique, à cause de la délinquance et du trafic de stupéfiants. Il y en a, c’est sûr, mais le Mexique ne se résume pas qu’à ça” rassure la photographe. “Les pays sont bien plus que ce que nous voyons ou écoutons à la télévision.”

“C’est intriguant de voir comment nous nous enfermons avec nos préjugés. Nous ne laissons pas notre mentalité aller vers d’autres perspectives ou s’ouvrir pour connaître réellement un pays et ainsi mettre de côté les stéréotypes.” conclut Iliana.

À travers son exposition montrant des scènes de soins à même la rue, la photographe s’inscrit dans une démarche engagée contre les préjugés et les stéréotypes dont notre monde actuel est pourvu. Un message fort qui, on l’espère, fera réfléchir.

Vous pouvez retrouver le travail d’Iliana Yar sur son site web https://ilianayar.com

Merci à M. Floquet et M. Valo pour l’aide en Espagnol.

Léa G.

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